Les premiers symptômes de bactériose ont été observés dans notre pays en 1993, les épidémies de 1997 à 2000 ont fortement affecté le potentiel de production des régions Sud-Ouest et Centre-Ouest avec des pertes atteignant localement jusqu’à 80 %. Si elle est présente dans ces bassins de façon régulière, le bassin Sud-Est signale également des symptômes épisodiques.
Le caractère souvent brutal des attaques, les conséquences graves sur la culture (affaiblissement de la plante, dépréciation visuelle et pourritures des fruits), le manque d’éléments techniques pour contrer le développement de la bactérie en font, aujourd’hui, l’un des problèmes sanitaires majeurs sur cette espèce en Occitanie et en Nouvelle- Aquitaine.
Cette bactérie attaque tous les organes du melon depuis la plantation jusqu’à la récolte. Les fruits atteints au champ ne sont pas commercialisables et des pertes peuvent également être observées en cours de conservation.
Cet agent pathogène, Pseudomonas syringae pathovar aptata, peut attaquer la plante à tous les stades de son développement et provoquer différents dégâts :
- sur les feuilles, on observe des taches marron, d’abord huileuses, puis nécrotiques,
- sur les tiges, des chancres marron d’abord humides sont observés,
- sur les fruits, différents symptômes peuvent être observés (petites taches multiples, taches « coup de pouce ») et de nouvelles manifestations sur fruits viennent d’apparaître (développement de nécroses sur fruits en post-récolte).
Il semblerait que cette bactérie ait toujours été présente. Pour expliquer son extension, l’hypothèse est que l’inoculum était sans doute insuffisant pour que la maladie s’exprime.
La caractéristique essentielle de cette bactérie réside dans le fait qu’elle présente plusieurs phases :
- superficielle ou épiphyte : elle est capable de coloniser la surface d’une plante et de s’y multiplier, sans pour autant pénétrer dans la plante. Dans cette phase, elle ne provoque pas de symptômes ni de dégâts. Elle est transmise d’une plante à une autre par contact, soit par l’air, soit par l’eau.
- vasculaire ou endophyte : elle va alors provoquer des dégâts nécrotiques sur feuille et sur fruit.
Pour que la maladie se manifeste, trois conditions sont nécessaires :
- que la plante sur laquelle la bactérie est présente, soit sensible à la maladie (certaines variétés de melon plus que d’autres),
- que la bactérie se soit développée sur la plante et ait atteint un certain niveau de population,
- qu’il y ait une conjonction de facteurs extérieurs déclenchants (fraîcheur, pluies…) pour que la bactérie pénètre dans la plante et provoque les dégâts.
Un indice de risque basé sur la température et la pluviométrie aide à prédire les périodes à risque. Des génotypes ont été repérés comme étant moyennement sensibles à la maladie et sont à disposition des sélectionneurs. Les essais conduits dans le cadre du projet MELVARESI permettent un classement de sensibilité des variétés commerciales face à cette bactériose, aucune variété n’étant résistante.
La protection contre ce bioagresseur est basée sur la mise en œuvre de mesures prophylactiques comme l’enfouissement des résidus de culture, le broyage des cultures une fois la récolte achevée et par l’application en préventif de cuivre, seule substance active utilisable pour cet usage. Toutefois, l’utilisation du cuivre - par ailleurs phytotoxique si répétée - doit être réduite à court terme et peu d’autres solutions existent. En effet, le cuivre apporté à forte dose et trop précocement sur jeunes plantes peut provoquer un blocage végétatif, des doses élevées en cours de culture vont entraîner un marquage du feuillage réduisant alors l’activité photosynthétique de la plante.
Depuis 2021, SudExpé travaille en collaboration avec le CEFEL sur un projet visant à évaluer des moyens de lutte efficaces contre le mildiou, l’oïdium et la bactériose, garantissant une protection durable de la culture permettant une production de melon de qualité et répondant aux attentes sociétales et environnementales.
Le projet est présenté ci-dessous :
Maîtriser les dégâts dus au mildiou, à l’oïdium et à la bactériose en culture de melon de plein champ en supprimant l’utilisation des pesticides de synthèse et en développant l’utilisation des produits de biocontrôle.
Durée : 2021-2024
Porteur du projet : CEFEL en partenariat avec SudExpé
Financeur : région Occitanie, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne
Thématique : Bioagresseurs, Melon, Bactériose, Mildiou
Comptes-rendus disponibles :
Financé par :