FAN de BIO : Fruits A Noyau, développement d’un système Bio performant en Occitanie
Durée : 2017-2020
Porteur du projet : CTIFL en partenariat avec SudExpé, SICA Centrex, Civam Bio 66, Inrae, CA66
Financeur : FEADER, FAN de Bio, La Région Occitanie et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Thématique : Pêche, Abricot, Moniliose
Présentation du projet et problématique
Le développement de la filière fruit à noyaux en agriculture biologique est contraint par certains verrous, en particulier phytosanitaires, comme les monilioses.
Ces dernières provoquent des pourritures sur rameaux, fleurs et fruits en conservation et la protection des vergers contre ces pourritures est complexe.
La variété est un élément essentiel en Agriculture Biologique pour préserver les cultures, les traitements phytosanitaires étant réduits. Le besoin de références sur cette thématique se fait ressentir et des évaluations de performances agronomiques sont menées sur ces sujets.
Le projet FAN de Bio poursuit l’évaluation variétale amorcée sur abricotiers en 2015 par le CTIFL et intègre les variétés de pêchers.
Le projet répond à trois objectifs :
- Évaluer, décrire et identifier des variétés d’abricot et de pêche-nectarine adaptées à la conduite en AB et correspondant aux attentes commerciales de la filière,
- Explorer des nouveaux aspects de l’épidémiologie des monilioses et proposer des solutions alternatives innovantes qui s’inscriront dans l’itinéraire technique du producteur (produits alternatifs, protection physique, modification du climat de la parcelle),
- Favoriser le transfert de ces nouvelles connaissances et outils techniques aux acteurs de la filière (de la production jusqu’à la commercialisation) notamment grâce à l’implication des techniciens de développement et à des actions de communication auprès de la filière fruits bio.
Les détails du projet sont à retrouver sur le lien du CTIFL : https://www.ctifl.fr/bilan-du-projet-fan-de-bio-infos-ctifl-377
Différentes actions sont mises en œuvre au sein de ce projet :
- Action 1 : Identifier les nouvelles variétés de fruits à noyau adaptées à la conduite en Bio (enquête chez les professionnels, évaluation en station d’expérimentation cf FAN de Bio : Evaluation variétale d’abricots en AB et FAN de Bio : Evaluation variétale de pêche en AB )
- Action 2 : Acquérir des connaissances sur les monilioses, caractériser le risque et évaluer des méthodes de lutte alternative innovantes (étude épidémiologique des monilioses sur fleurs, étude en réseau des conditions favorisant les monilioses, évaluation de méthodes alternatives et innovantes contre les monilioses cf FAN de Bio : Lutte contre les monilioses en pêche)
Dans cet article sont présentés les résultats des stratégies de lutte mises en place sur abricotier contre les monilioses ainsi que les résultats de suivi de réseau de parcelles pour identifier les conditions favorables au développement de la maladie (action 2).
Modalités des essais de stratégies alternatives contre la moniliose :
- en 2017 : essai sur Flopria du CURATIO en stratégie avec le CUIVROL
- en 2018 :
- sur PerleCot, essai de plusieurs stratégies à base de produits alternatifs (produit de biocontrôle notamment)
- sur FlavorCot, essai du CURATIO en stratégie avec le CUIVROL
- en 2019 : essai sur PerleCot de la fiabilité d’un modèle de prévision des risques de monilia sur fleurs développé par l’INRAe et caractériser l’efficacité de l’huile essentielle d’orange douce
- en 2020 : évaluer l’impact de stratégies avec des impasses de traitement en utilisant le modèle de prévision des risques de monilia sur fleurs développé par l’INRAE.
- sur PerleCot : le témoin, la référence chimique (3 applications) est comparée à une stratégie avec impasse en 2ème traitement.
- sur FlavorCot et Flopria : la référence chimique (3 applications) est comparée à une stratégie avec une impasse en 1er traitement.
Modalités des essais de passage de pulvérisateur à vide pour sécher les fleurs après pluies :
- 2019 : 4 modalités dont un témoin (CUIVROL en préventif, pulvérisation à vide après les pluies, CUIVROL + pulvérisation à vide)
- 2020 : même modalités, excepté du CURATIO en remplacement du CUIVROL
Le suivi de réseau de parcelles s’est effectué sur 3 parcelles producteur et 2 parcelles de la station.
Présentation des principaux résultats
Essai moniliose
- 2017 : forte pression de monilia, avec un témoin très touché. La modalité combinant CUIVROL et CURATIO semble être la plus satisfaisante avec deux fois plus de fruits à la fin de l’essai que sur le témoin.
-* 2018 : le CUIVROL seul et CURATIO seul ont montré chacun de bons résultats. Les modalités avec SERENADE et AMYLO-X n’apportent pas d’efficacité supplémentaire par rapport au CURATIO seul.
- 2019 : le modèle de Paul Tresson (INRAe) a été développé et prends en compte les épisodes pluvieux pour prédire les risques, pour l’instant a posteriori.
Seule la stratégie de référence a permis de réduire les dégâts de façon tendancielle.
Pour les impasses, les résultats indiquent qu’il est nécessaire de protéger sur fleur pour éviter une contamination sur rameaux et doit être complétée par une seconde application au stade nouaison.
- 2020 : le témoin est beaucoup plus attaqué que les autres modalités et l’impasse du 2ème traitement ne semble pas avoir d’incidence sur les dégâts de monilia. Pour les dégâts sur rameaux, le témoin a été touché à 40%.
Le modèle prévoyait des intensités plus fortes pour le monilia sur fleur (76% de fleurs moniliées sur le témoin contre 56% dans la réalité) et prévoyait au contraire des taux plus faibles pour le monilia sur rameaux (14% prévu) mais a assez bien prévu pour les modalités traitées.
L’impasse du premier traitement semble pénalisante.
Essai pulvérisation à vide
Les effets de la pulvérisation à vide semble contribuer à la propagation des spores dans la parcelle.
Suivi des parcelles et des conditions favorisant la maladie
- 2018 : l’année a été difficile sur le point de vue météorologique, avec une concordance des périodes de floraison et de gel pour certaines variétés.
Les symptômes observés sont uniquement sur fleurs et rameaux, pas sur fruits. Les variétés les plus sensibles semblent être Flopria et Ladycot.
- 2019 : une faible pluviométrie et taux d’humectation pendant la floraison ont favorisé la production d’abricots en freinant le développement de la moniliose.
Pour Flopria, des différences de contamination sont observées selon les parcelle, plus en lien avec l’historique de la parcelle que de la sensibilité variétale.
- 2020 : la production importante en 2019 a généré une alternance en 2020, couplée à des conditions météorologiques défavorables qui ont créé un climat propice au développement de la monilia.
Les résultats de 2019 liés à l’historique parcellaire sont confirmés : la sensibilité variétale n’est pas mise en évidence mais la présence d’inoculum dans le verger et la concordance d’épisodes pluvieux à la floraison sont favorables au développement du monilia.
Comptes-rendus disponibles :
Stratégies alternatives contre la moniliose :
Essai de pulvérisation à vide :
Suivi du réseau de parcelles sur les conditions favorisant la moniliose :
Financeurs :